Cadre
Repères, pose de bornes, contours. En fonction de nos réponses singulières, en rapport à des demandes, parfois contradictoires, nous disons que le cadre se tient. Mais il ne s’agit ni de contrôle, de discipline, ni d’enferment, ni d’emprise. Si nous sommes garant du cadre, nous ne sommes pas des gardiens implacables. Tout ceci est ajustable en fonction des besoins exprimés, du contexte, du moment, du lieu, et de notre savoir, savoir être, savoir-faire… et savoir-faire faire !
"Le mot « cadre » vient du latin quadro qui signifie « carré ». Le premier sens proposé par le Petit Larousse correspond à une « bordure ». Le second correspond à « ce qui borne, limite l'action de quelqu'un, de quelque chose, ce qui circonscrit un sujet (sortir du cadre de la légalité) »...
Le cadre délimite donc un intérieur et un extérieur, il autorise et interdit certaines actions en fonction de ces limites. Ainsi chaque cadre de travail engage certaines interventions, et à la fois en exclut d'autres…"
cairn.info/handicap-pratiques-professionnelles
"Le cadre qui entoure une action, une démarche, un projet, une relation est l’ensemble des possibles et des limites donné pour les faire vivre.
Poser le cadre c'est une expression du travail social, cela veut dire redonner les contours de ce que la personne peut faire et ne pas faire."
osonslarelation.com/blog-poseruncadre/
"Pour Freinet...Poser le cadre, ce n’est plus l’imposer. Le cadre ne vise pas l’assujettissement, il n’est pas un carcan s’opposant à l’épanouissement de l’enfant ; il participe même à la construction d’une personnalité autonome.
... la notion de cadre ne saurait se restreindre à celles d’autorité et de règles... l’absence de cadre interne... entrave les processus de maturation...
Il est difficile de définir quelque chose qui participe de l’invisible, qui n’apparaît qu’à travers ses carences.
Poser le cadre peut alors s’entendre comme poser des limites et des repères pour séparer des territoires (le dedans et le dehors)... en quelque sorte défini par ses frontières.
Dans un domaine pictural, photographique ou cinématographique, cadrer, c’est mettre en scène les différents éléments pour que la scène prenne sens, chacun des éléments étant défini par des relations réciproques.
Cadrer, c’est aussi avoir une vision d’ensemble de ce qu’on fait, ne pas travailler en aveugle.
Faut-il plutôt, à l’image du cadre de la bicyclette, voir le cadre comme une ossature, un élément de stabilité et de solidité qui autorise le mouvement ?
Le cadre, c’est donc ce qui favorise l’installation d’une atmosphère et d’attitudes convenables...
Le cadre doit permettre d’organiser les interactions tout en envisageant la complexité.
Il existe un cadre externe et extérieur... : loi, circulaires, programmes, projets, organisation et règlement...
Il existe aussi un cadre interne... l’idée que l'on se fait de son rôle, de ses missions, de ses compétences et de ses limites en référence avec son univers conceptuel et son expérience fournit une base théorique vécue qui sous-tend la prise permanente de décision. C’est alors un instrument de compréhension qui permet de percevoir et d’interpréter les réactions...
Lorsque le cadre est intériorisé, une modification concernant un invariant externe (disposition du mobilier, non respect du planning journalier, ...) ne signifie plus l’écroulement du cadre : les changements prennent sens. Le cadre peut se maintenir malgré certaines déformations. Le cadre peut jouer pour que le travail soit possible.
Note : pour le menuisier, qui peut avoir à fabriquer des cadres, le bois joue ou travaille..."
Claudine Ourghanlian Septembre 2006
http://dcalin.fr/cerpe/cerpe15.html