Codes sociaux
"Le code social est un ensemble de signes, de formules de langage, de signaux corporels, qui sont émis les individus pour marquer leur appartenance à un groupe, à une communauté ou à une classe sociale et pour y être acceptés.
L'acquisition des codes sociaux est l'un des fondements de la socialisation des individus pour leur permettre de gérer les relations interpersonnelles (Cf. Socialisation primaire et socialisation secondaire). Ces codes évoluent avec la société et s'adaptent en permanence...
Les codes sociaux prennent différentes formes :
- Les émotions,
Exemples : expressions du visage, contrôle corporel. - Le langage, les formulations linguistiques :
Exemples : expressions codifiées, tutoiement / vouvoiement, tics verbaux, accent, usage du verlan ou de l'argot. - L'apparence.
Exemples : coiffure, barbe, mode vestimentaire, accessoires, tatouages. - Les pratiques, les conduites à avoir selon les circonstances.
Exemples : la politesse, la manière de saluer, la galanterie.
On distingue parfois les codes sociaux des conventions sociales (ou étiquette) qui peuvent être sujettes à contestation et servent à intégrer ceux qui les connaissent et à exclure ceux qui ne les connaissent pas ou ne les appliquent pas."
toupie.org/Dictionnaire/Code_social Publié le 3 janvier 2021
"Quand un homme pousse la porte du restaurant où il emmène son épouse, et qu’il passe devant elle, il obéit à un rituel, un code social : celui de la galanterie.
De même, quand, en sortant de ce même restaurant, il fait passer sa femme devant lui.
Au fait, quels messages donne-t-il à son épouse en étant si "gentiment" protecteur ?
Et aux autres personnes présentes ?
Et que dit-il de son épouse aux autres ?
Et, hormis le fait qu’il se signale comme conforme aux usages, dans le fond, que dit-il de lui-même ?
J’en viens à me demander combien notre conditionnement nommé "socialisation" contient de prescriptions dégradantes… Tant pour ceux qu’on considère comme en étant bénéficiaires que pour ceux qui y souscrivent. La déconsidération de l’autre, de ses capacités ou aptitudes personnelles, ne dénoncent-ils pas en même temps que celui qui se comporte ainsi "poliment" est en fait sauveur, et opère au départ d’une position existentielle Je suis OK, tu n’es pas OK ?
De même, la jeune fille amoureuse d’un jeune homme tout aussi amoureux d’elle, se présentant à ses futurs beaux-parents en leur faisant la révérence, que dit-elle à ces personnes ? Et que dit-elle d’elle, et du jeune homme ? Et que dit-elle à son jeune amoureux ? Personnellement, je ne suis pas loin de réprouver ce type de comportement.
Les rites et les codes sociaux qui se pratiquent loin de chez nous peuvent nous sembler beaux, touchants, émouvants, chaleureux, respectueux… Ou, au contraire, choquants et détestables du fait de la lecture que nous y attachons. C’est d’ailleurs peut-être d’autant plus le cas des rituels accompagnant les rapports entre femmes et hommes. Nous avons pu nous rendre compte de l’ambiguïté de ces comportements dès l’aube des mouvements féministes. Mais aussi à l’occasion d’un bon repas : mes amis Iraniens tiennent beaucoup à émettre un rot bref mais net, pour indiquer à la maîtresse de maison qu’ils ont été suffisamment et bien nourris : dans leurs rituels, il s’agit d’une extrême politesse, non d’une incongruité.
S’agissant des rites venus de très loin (dans l’espace ou dans le temps), nous nous surprenons à les qualifier de méprisants, condescendants, ou nous y lisons une insupportable soumission de la femme à l’homme.
D’une manière plus générale, c’est quoi la galanterie ? Et c’est en fin de compte pourquoi ?
Cela ne peut en tout cas pas se réduire à l’étape première de la série qu’il convient d’observer lorsque l’on veut progresser vers l’accouplement, la relation sexuelle. En effet, on exigera d’autant plus de galanterie de la part de l’homme qui veut précisément signaler à la femme à laquelle il s’adresse que ses intentions n’ont absolument aucune visée sexuelle. Ou, au contraire, dans certains pays, ces gestes avertissent la femme qu’elle doit se préparer à une soumission importante vis-à-vis de l’homme qu’elle a devant elle.
Les positions féministes sur cette question ont varié dans la seconde moitié du XXe siècle.
D’abord, le rejet au nom de l’exigence d’égalité littérale et ostensible. Puis, on a observé un certain retour en grâce au nom de l’agrément, du charme que dégagent les actes galants.
Mais, au fond, qu’en pensez-vous, amis lecteurs ? Qu’en est-il de se serrer la main droite, de s’abstenir de dire "bon appétit" si l’on se prépare à manger avec les autres, de se regarder dans les yeux quand on trinque ses verres, de faire passer les personnes âgées avant les autres ?
Berne racontait qu’un de ses patients (Mortimer), annonçant dans son groupe thérapeutique qu’il était atteint d’un cancer et n’avait plus que six mois à vivre, a été reçu par un très lourd silence. Berne a invité le groupe à parler de son malaise, et, à la fin d’un travail de groupe important, les autres participants ont recommencé à parler à Mortimer. Berne conclut en disant que les autres venaient de lui rendre sa carte de membre de l’humanité. Pourtant, au sujet de la mort, est-il une plus pressante recommandation que celle qui exige le silence ? Parler à Mortimer de tout et de rien n’aurait-il pas été une irrévérence, un manque de respect, une incongruité ?
Quels sont vos sentiments ? Vos jugements ? Vos avis sur les rituels exigés au nom des rituels, des codes sociaux, de la galanterie ?
En voudriez-vous plus ? Ou moins ? Ou d’autres, différents ? Lesquels ? Et surtout : pourquoi ?
Et, dites-nous tout : pour vous, la galanterie, c’est pour dire quoi après avoir dit bonjour ?"
cairn.info Codes sociaux, politesses, rituels, galanteries... Salomon Nasielski Dans Actualités en analyse transactionnelle 2009/2 (N° 130), pages 51 à 53
CODES SOCIAUX, Liens et frontières Sylvie Dreyfus-Alphandéry Manon Bord-Cebron
Un livret proposé par la BNF dans le cadre du projet « Sortir de l’isolement social par la culture » soutenu par le Fonds européen d’intégration,
en partenariat avec l’association ADAGE