Innovation

En termes d’expertises, de transfert de connaissances et de produits commercialisables, les contributions des sciences humaines et sociales sont bien plus nombreuses et plus variées qu’on ne le croit », souligne Marie Gaille, directrice de l’Institut des sciences humaines et sociales (InSHS) du CNRS.

"Les sciences humaines et sociales apportent une forte valeur ajoutée à de nombreux processus de recherche appliquée. Elles débouchent sur des innovations dont peuvent s’emparer la société, la sphère économique et les pouvoirs publics...

Les allers et retours entre les équipes de recherche, le monde économique et la société civile sont de plus en plus importants et aboutissent à de nombreuses opérations de valorisation de connaissances, de services, d’outils et de produits techniques nouveaux. Les contrats de collaboration de recherche sont un outil particulièrement adapté pour faire avancer les connaissances sur une problématique particulière.
Ce type de partenariat, d’une durée variable mais généralement comprise entre un et trois ans, permet de poursuivre un objectif précis défini dès la signature du contrat.

Les laboratoires communs de recherche : Des relations partenariales avec les groupes industriels… Les LabCom constituent un partenariat public-privé qui unit par contrat une unité de recherche et une entreprise autour d’un projet de développement sur quatre ans renouvelable, avec une gouvernance commune.
Chaque LabCom nécessite l’élaboration d’un programme de recherche co-construit et co-dirigé avec le partenaire ainsi que des engagements humains, matériels et budgétaires partagés. Contrairement aux contrats de collaboration de recherche mis en place autour d’un projet précis, les LabCom reposent sur un programme et des objectifs mis à jour annuellement. L’orientation de ce programme peut varier dans le temps.
Le comité de pilotage — qui réunit les représentants des institutions partenaires du laboratoire commun — assure un rôle de suivi, mais également d’orientation du programme, en s’appuyant sur la direction scientifique du laboratoire commun.

… pour conjuguer recherche et innovation

Pour les laboratoires, les LabCom permettent l’accès à des équipements, plateformes et corpus de données ; ils donnent lieu à une foisonnante production scientifique et mènent également à la création et au dépôt de brevets ainsi qu’à l’exploitation des résultats. Pour les entreprises, ils garantissent l’excellence scientifique et facilitent l’émergence d’innovations techniques et logicielles fortement créatrices de valeur. Par ailleurs, les LabCom sont particulièrement adaptés aux étudiants souhaitant mener une « thèse Cifre » (Conventions industrielles de formation par la recherche permettant à une entreprise de bénéficier d'une aide financière pour recruter un jeune doctorant dont les travaux de recherche, encadrés par un laboratoire public de recherche, conduiront à la soutenance d'une thèse)..."

inshs.cnrs.fr/les-outils-de-valorisation

 

"L'innovation est la création de nouveauté dans un domaine de compétence. En économie, l'innovation recouvre la recherche et développement (la R&D) et l'ensemble des secteurs reposant sur la découverte de nouveaux procédés ainsi que leur mise en œuvre technique.

L'innovation joue un rôle central dans la mise en compétition des territoires. La compétition se joue essentiellement à l'échelle mondiale, compte-tenu de la rapidité de diffusion des connaissances et des techniques, et la lutte pour les premières places est acharnée. Inversement, c'est à l'échelle locale que se joue la réussite des territoires de l'innovation, en regroupant dans un espace restreint le plus grand nombre de compétences. C'est le principe du cluster (grappe en français), dont la Silicon Valley en Californie est un exemple emblématique, en regroupant recherche scientifique et militaire, universités, sièges de multinationales et essaims de start-up. Ce modèle est souvent vu comme la recette de la réussite d'un territoire d'innovation, et il a souvent été copié : Silicon Cape Town en Afrique du Sud, Silicon Wadi en Israël, Bangalore comme « Silicon Valley » de l’Inde, auxquelles il faut ajouter toutes les « valleys » comme « Aerospace valley » ou « Cosmetic valley » en France (Carroué, 2019). Le plateau de Saclay au Sud de Paris est un autre exemple de territoire d'innovation cherchant à fonctionner en grappes (Carroué, 2017). Les pôles de compétitivité sont, en France, une politique d'aménagement visant à encourager l'innovation (Grandclement, 2020).

L'innovation peut aussi être vue comme l'une des composantes de la fuite en avant technologique, empêchant les sociétés humaines de sortir du paradigme techniciste. On peut opposer à l'innovation technologique l'innovation sociale, qui consiste chercher dans le lien social des solutions aux problèmes posés aux sociétés, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé ou de l'environnement. Certains chercheurs (Goulet et Vinck, 2022), promeuvent même la désinnovation, pour trouver dans le réemploi de l'existant une alternative à la recherche perpétuelle de nouveauté, consommatrice d'énergie et de ressources, dans une logique de sobriété.

(JBB) mai 2019. Dernières modifications : décembre 2020, juin 2022, mai 2023.


Références citées

geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/innovation

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