Développement personnel

"Un changement s’est produit dans la sensibilité collective au cours des dernières années. Le souci de soi qui caractérise notre société a reçu une impulsion nouvelle sous l’influence de ce que l’on appelle le « développement personnel ». De la pensée positive à la programmation neurolinguistique (PNL), de l’analyse transactionnelle au coaching, de l’ennéagramme au process communication, on a assisté à l’essor d’un vaste « psychomarché », avec une multitude de techniques aux noms souvent hermétiques qui, tournant le dos au projet hédoniste et permissif hérité de mai 1968, ont engagé les individus dans la voie du « travail sur soi-même »...

Ce faisant, le souci de soi a pris une orientation originale que nous analyserons en abordant deux questions : quels sont les objectifs et les méthodes du développement personnel ? Quelles sont les raisons de son succès ?
Historiquement, le développement personnel se rattache au Mouvement du potentiel humain, qui vit le jour dans les années 1960 à Esalen, en Californie. Ce mouvement fut animé par les chefs de file de la psychologie dite humaniste, qui cherchaient une troisième voie entre le behaviorisme et la psychanalyse. L’un des plus connus fut Abraham Maslow (1908-1970), à qui l’on doit une classification des besoins humains qui constitue la base théorique du développement personnel.
A. Maslow traduit la hiérarchie des besoins humains à l’aide d’un schéma en forme de pyramide. Dans sa version simplifiée, celle-ci comporte deux étages…"

L’aventure prométhéenne du développement personnel Michel Lacroix Dans Le changement personnel (2015), pages 45 à 52

"Avec le mouvement du potentiel humain, appelé parfois mouvement californien, on assiste à une prolifération de techniques dont les unes sont issues du mouvement psychosociologique des groupes et les autres d’influences les plus diverses.
On pourrait, pour essayer de clarifier cet ensemble, distinguer trois groupes de techniques :
des techniques thérapeutiques (psychodrame, gestalt, bio-énergie) et psychosociologiques (groupe de rencontre, issu du T.Group) ;
des techniques artistiques (groupes de créativité, dessins, masques) ;
des techniques dites « orientales » (méditation, taï ti tchuan, etc.).
Je ne développerai ici que le premier groupe de techniques.
Il faut partir, comme le font la plupart des auteurs en la matière, du T. Group et de son évolution.
Le premier mouvement des groupes (dynamique de groupe) s’était diffusé d’abord à partir du Séminaire d’été de Bethel (Maine, U.S.A.) et du réseau américain des N.T.L. Ce mouvement arrive en Europe en 1955. Or, à Bethel même, un tournant a été pris dans les années 1950-1960, comme le remarquent Argyris (Connexions, n° 1) et Ruitenbeek (1973) que je cite :
« Dans les premières années de ce mouvement, le T. Group mettait l’accent sur la sociologie des groupes plutôt que sur leur psychologie, c’est-à-dire sur les rôles et fonctions du leadership et des membres plutôt que sur la personnalité individuelle et le développement personnel. L’intérêt pour les aspects psychologiques est apparu vers 1950 lorsque le mouvement a commencé à attirer un plus grand nombre de personnes formées en psychologie ou en psychiatrie (d’où ses relations avec les nouveaux groupes de rencontre et les groupes d’Esalen)…"

Le nouveau mouvement des groupes Georges Lapassade Dans Socianalyse et potentiel humain (1975), pages 113 à 128

 

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