"Les traumatismes développementaux sont provoqués par des carences éducatives et affectives graves. [...] Elles représentent le quart des signalements et informations signalantes en matière de protection de l'enfance.
La carence affective résulte toujours d'une insuffisance qualitative ou quantitative de la relation entre l'enfant et sa mère ou sa figure d'attachement.

Si les professionnels de l'enfance sont moins confrontés aux carences affectives primaires ou totales avec absence permanente de la mère, ils rencontrent fréquemment des situations de carences affectives partielles ou secondaires. Il s'agit d'enfants ayant vécu précocement des séparations répétées avec leur mère ou qui sont maintenus durablement avec elle malgré de graves défaillances dans la relation de maternage. La pathologie présentée se caractérise par des troubles du développement ainsi que de la structure de la personnalité.

Le défaut d'interactions sensorielles, motrices, langagières qui prévaut dans la carence affective va entraîner des retards de croissance et de maturation neurologique. Ces retards vont retentir profondément sur le développement social et cognitif de l'enfant occasionnant « des traumatismes développementaux ».
Dans ses multiples conférences, B. Cyrulnik a coutume de dire que les carences affectives et éducatives vont profondément altérer le vécu de l'enfant en provocant une perte de sens, un appauvrissement sensoriel et un sentiment d'humiliation..."

Philippe Liébert Les principaux traumatismes psychiques chez les enfants confiés à l'ASE

"Absence ou insuffisance de modèles identificatoires valables conduisant à une socialisation de l'enfant." Larousse