Relève
« Moment clé du travail puisqu’il lui revient d’instaurer la continuité temporelle des activités à travers le relais des personnes, la relève a sa raison d’être dans tous les lieux où alternent des équipes successives1… »
« la transmission professionnelle constitue une activité à part entière, qui doit faire sa place dans l’activité de travail.
Dès lors, nous insistons, d’une part, sur la diversité et la variabilité de ses conditions de réalisation et, d’autre part, sur le « travail d’élaboration » déployé par les protagonistes en situation, pour la rendre possible…
L’activité de transmission se structure autour de trois principales composantes :
1. Conciliation entre production et transmission… Les professionnels tentent de construire, d’aménager des « espaces » (moment, lieu, etc.) pour réaliser la transmission, en fonction des marges de manœuvre dont ils disposent, mais aussi en fonction de celles qu’ils sont en capacité de construire, individuellement et collectivement.
2. Co-construction d’une relation, co-élaboration d’une relation entre les protagonistes… Notre propre expérience est mise à l’épreuve par les questions posées par l’autre. L’activité de transmission procède alors d’une prise de recul vis-à-vis du travail, mais aussi vis-à-vis de soi .
3. Combinaison des « savoirs professionnels » C’est celui qui sait qui dit… Rien ne doit être tu…
Le caractère discrétionnaire… nécessite, de la part des équipes…, un fort investissement pour en créer les modalités et les mettre en œuvre, tout en maintenant leur activité productive. Travailler tout en réfléchissant, dans la confidentialité.
Cette transmission devient alors un « révélateur » tout à la fois des aspirations professionnelles des personnes, mais aussi des contraintes engendrées par l’organisation du travail et ses évolutions2 »
1/ La relève : ethnographie d'une pratique de parole. Michèle Grosjean, Michèle Lacoste. Dans Communication et intelligence collective (1999) PUF
2/ La transmission professionnelle en situation de travail : Une approche ergonomique. Jeanne Thébault p. 67-87.
doi.org/formationemploi/relève