Connais-toi, toi-même

"Connais-toi, toi-même"... dit Socrate, et tu ne seras plus seul !
"Le précepte « connais-toi toi-même » engage donc l’homme à renoncer au bonheur illusoire situé hors de lui-même, où la renaissance du désir et l’inquiétude permanente entretiennent son malheur. Sans la cohérence de la conscience, l’accord avec soi-même nécessaire à la sagesse, les sources extérieures de bonheur finissent par se retourner contre lui...

La connaissance des choses extérieures compte parmi les biens contestables (comme la richesse, la gloire, la beauté, l’amour) qui ne peuvent engendrer un bonheur incontestable ; elle n’enseigne rien sur l’essentiel, comment être heureux dans l’existence. En regard, la connaissance de soi est une forme de doute au nom d’une forme supérieure de savoir. La sentence « connais-toi toi-même » signifie donc, selon Socrate, que le sage conquiert le bonheur par son effort de conscience.

Le précepte « connais-toi toi-même » est une prescription éthique. Nombre d’interlocuteurs et de disciples de Socrate interprètent la formule au premier degré et se rassurent, partant, de connaître leur identité et leur personnalité. Or, l’impératif ne renvoie pas à une introspection psychologique : il ne s’agit pas, pour le sujet, d’apprendre à se connaître comme un autre soi, une personne avec laquelle il passerait du temps et dont il serait plus proche. Il ne renvoie pas non plus à la connaissance de la psychologie humaine valorisée par les sophistes. Au contraire, Socrate ne veut pas se perdre, par passion ou par intérêt, dans la recherche de l’utilité immédiate : « Je ne veux pas paraître à moi-même comme l’un de ceux qui se conforment aux désirs de la majorité ; je veux seulement me conformer à ce qui m’est apparu à moi après un examen rigoureux » (Gorgias, Platon)"

Romain Treffel 1000idcg.com/connais-toi-toi-meme-socrate

"Quant à moi, je n’ai pas du tout de loisir pour ces recherches, et la raison, mon ami, c’est que je n’ai pas pu encore me connaître moi-même, comme le commande l’inscription de Delphes, et qu’il me semble ridicule que, m’ignorant moi-même, je cherche à connaître des choses étrangères. C’est pourquoi je laisse de côté toutes ces histoires et je m’en rapporte là-dessus à la croyance commune ; et, comme je l’ai dit tout à l’heure, au lieu d’examiner ces phénomènes, je m’examine moi-même ; je veux savoir si je suis un monstre plus compliqué et plus aveugle que Typhon [un géant puissant et violent qui défia Zeus], ou un être plus doux et plus simple et qui tient de la nature une part de lumière et de divinité."
Platon, Phèdre, 230a-b

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