Empathie
« Il s’agit de comprendre ce que pense et ce que ressent autrui. C’est donc un processus intellectuel et non affectif. L’empathie permet de « se mettre à la place d’autrui » tout en conservant une certaine distance. Le professionnel doit donc se représenter ce que ressent son patient, mais aussi lui signifier qu’il comprend ce qu’il ressent. » C. Rogers
Se mettre à la place, éprouver l’émotion, comprendre, mais ne pas prendre la place, ne pas être, faire à la place, mais avec.
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"L'empathie est la capacité de comprendre et partager les émotions d'autrui. Elle nous permet de voir les choses du point de vue d'autrui, plutôt que du nôtre. C'est une qualité essentielle qui favorise les relations sociales et professionnelles, développe la conscience de soi et contribue à un monde plus juste. La compassion (motivation d'agir pour empêcher autrui de souffrir) naît de l'empathie.
Importance de l’empathie :
- L’empathie est essentielle à un bon équilibre mental et physique. Elle inspire à prendre soin des autres et permet des relations sociales et professionnelles saines.
- L’empathie apprend aux enfants à prendre des décisions responsables et à tenir compte de la famille, des amis, de leur communauté et du reste du monde. Les jeunes empathiques ont plus de conscience de soi et sont plus à l’écoute, ce qui peut les protéger contre l’abus de substance et d’autres comportements à risque.
- L’empathie contribue à la conscience sociale et fait obstacle au harcèlement, aux préjugés et au racisme. Elle jette les bases d’une société juste, bienveillante et en paix.
- L’empathie nous permet de capter l’état d’esprit des autres et de mieux s’entraider – y compris entre personnes de différentes communautés.
Le saviez-vous ? L’écoute active des autres est essentielle à l’apprentissage de l’empathie."
https://www.unodc.org/unodc/fr/listen-first/super-skills/empathy.html
"Le concept d’empathie soulève de nombreuses questions quant à son processus d’apparition, son origine, ou encore la nature des sujets à même de l’éprouver. Différentes théories ont tenté de définir ce phénomène complexe sans véritable consensus.
Toute étude systématique de l’empathie se doit de pouvoir répondre à quatre questions majeures :
- Comment ? Quels sont les mécanismes mis en jeu par l’empathie ? S’agit-il de processus de haut ou de bas niveau ? Quelles en sont les bases neurales ?
- Quand ? À quel moment éprouvons-nous de l’empathie pour autrui ? Est-ce de manière systématique ou ponctuelle ? Et, dans le dernier cas, quel facteur détermine notre sentiment d’empathie ?
- Qui ? Quels sont les animaux capables d’éprouver de l’empathie en dehors de l’homme ? Et chez l’homme, quels sont les troubles neurologiques ou psychiatriques pouvant perturber l’empathie ?
- Pourquoi ? Quelle est la fonction de l’empathie ? L’empathie a-t-elle une fonction épistémique pour permettre une connaissance directe d’autrui ? Ou une fonction sociale afin de garantir le sens moral ?
Ces questions sont bien sûr liées. L’apparition ou non d’un sentiment d’empathie, de même que la personne chez qui il est susceptible d’apparaître dépendront du type de mécanisme mis en jeu et de sa fonction. Chacune de ces questions a toutefois reçu des réponses souvent contradictoires. L’une des raisons, mais non la seule malheureusement, est le désaccord qui règne quant à la définition même de l’empathie. L’empathie désigne tantôt un trait de personnalité mesuré par des échelles aux questions souvent hétérogènes, tantôt une expérience affective face à l’émotion éprouvée par un autre. C’est sur ce dernier aspect que je me concentrerai ici, laissant ainsi ouverte la question, pourtant intéressante, de la relation entre le trait de personnalité empathique et le fait d’éprouver de l’empathie. Mais, même si nous nous restreignons à l’expérience d’empathie, nous continuons à nous retrouver confrontés à une multitude de définitions et de concepts divers. Sympathie, contagion émotionnelle, perspective-taking, simulation… les notions foisonnent et sont assimilées les unes aux autres, rendant difficile toute analyse du phénomène. L’intérêt récent des neurosciences pour l’empathie n’a pas simplifié le débat, loin de là. Comme nous le verrons, la notion de neurones miroirs proposée comme substrat neural de l’empathie soulève souvent plus de questions qu’elle n’en résout..."
Fréderique de Vignemont https://shs.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2011-3-page-16
Une des trois bases de la relation d'aide pour Carl Rogers, avec le regard bienveillant universel et la congruence.