C’est une étape cruciale entre l’enfance et l’âge adulte dont les contours temporels sont imprécis : peut durer environ 8ans et se situe entre 11 et 20 ans, globalement...

L’adolescent se situe dans un « entre deux » et vit cette phase de façon très inconfortable.
Pendant la période de latence, l’énergie pulsionnelle est investie dans des activités intellectuelles et sociales.

A la fin de cette période, le jeune est confronté aux pulsions sexuelles, avec les transformations physiques de son corps tout entier mais là où il en était resté dans son développement affectif, c'est-à-dire à l’issue du conflit œdipien.

Il doit sortir de l’enfance pour devenir adulte, mais devenir adulte c’est renoncer au monde de l’enfance et cet abandon est très difficile, d’autant plus que l’état d’adulte lui est inconnu. L’adolescent est très ambivalent. La question de l’identité est centrale.

Les stades antérieurs sont ravivés notamment le stade phallique. Pour devenir adulte, il faut non seulement renoncer à être à la fois un garçon et une fille, mais en plus, il faut renoncer à rester dans le monde sécurisant de l’enfance.
Les tendances œdipiennes sont réactivées dans le choix des investissements affectifs et sexuels.
La forme du conflit œdipien qui était : séduction pour le parent du sexe opposé et opposition au parent du même sexe devient, séduction-opposition à l’égard des deux parents.
L’ambivalence des sentiments de l’adolescent envers ses parents est importante avec, à la fois l’aspiration (vouloir) à vouloir se détacher et devenir autonome et à la fois le besoin de (vouloir) leur affection et protection.

Devenir adulte, c’est renoncer à un attachement exclusif aux parents pour pouvoir s’investir dans des relations affectives extérieures. Cela est très difficile car l’adolescent a une difficulté à assumer son identité propre et son identité sexuelle. Le sentiment d’appartenance à un groupe où tout le monde se ressemble, le rassure et l’aide à surmonter les angoisses liées à la recherche de son identité. L’uniformisation de l’habillement en est une illustration (aussi de la négation de la différence des sexes).

La période de l’adolescence est une période de crise. Elle se manifeste parfois avec violence (conflits, fugues) mais elle peut aussi être intériorisée sans tension relationnelle sévère.

LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL DE L’ADOLESCENT

Le développement intellectuel durant l’adolescence décuple les pouvoirs de la pensée et de l’affectivité. La capacité d’abstraction exalte l’adolescent qui découvre les ressources immenses de son intellect et de son imaginaire. La découverte de ses possibilités intellectuelle, le pousse à mentaliser et à idéaliser.
Il trouve dans cet exercice un plaisir infini. Il passe de la pensée concrète (qui porte uniquement sur des objets) à la pensée formelle (qui porte sur des idées et des concepts).

L’adolescent s’intéresse surtout à des problèmes qui ne sont pas actuels, sans relation avec la réalité. Sa pensée s’ouvre sur l’espace (monde) et sur le temps (passé et avenir de l’humanité).
L’adolescent est plus souvent dans le monde de ses pensées que dans celui de la réalité. Il est émerveillé et fasciné par les possibilités sans limite de son intellect.

La tendance de l’adolescent consiste à tout envisager du point de vue mental. Il ne s’agit pas forcément d’apporter des réponses intelligentes ou sensées mais de vouloir tout analyser et expliquer. L’adolescent se comporte souvent comme s’il savait tout mieux que les autres. Il manifeste même un certain mépris pour les théories et les conceptions de ses ainés (nouveaux idéaux et nouvelles représentations).

Il considère les appels à la raison comme des manifestations d’infériorité ou de lâcheté.