Impuissance / Infantilisation
« Le projet d'éduquer implique donc la reconnaissance d'une impuissance radicale sur la liberté de l'autre. » « Ou la limite faite à nos compétences. C’est la fin de ce qu’on peut appeler l’infantilisation ambiante. Celle que produit le discours dominant qui veut chacun docile et obéissant à ses normes et à ses contraintes, à ses programmes et à leur évaluation. […]
Responsable alors de nos pratiques, nous nous donnons plus de chances de ne pas voir se perdre ce que produit l’articulation d’une pensée et d’une action individuelle à un processus collectif. Qu’en est-il alors de cette articulation ? que produit-elle ? On peut retenir l’idée qu’elle apparaît quand celle ou celui qu’avec d’autres je forme, j’éduque ou j’accompagne, y gagne la liberté de choisir une part de son destin d’être humain, et ce, sans en passer par la violence, silencieuse ou tumultueuse, d’une rupture du lien social. »
Philippe Meirieu « De l'impuissance et du pouvoir de l’éducateur » La pédagogie entre le dire et le faire (ESF, 1995)