Stades développement de l'enfant : latence (6/12 ans)

Cette période s’étend entre 6/7 ans et environ 12 ans. C’est la période où l’enfant développe de façon importante des intérêts intellectuels et sociaux.Jusque-là, le corps était très investi, maintenant il passe au second plan. C’est la formation du surmoi qui permet à l’enfant d’intégrer les interdits (dont celui de l’inceste) et d’assimiler les valeurs morales.

 L’enfant devient pudique, il ressent de la gêne devant la nudité. La notion de dégoût se développe chez lui et concerne pour lui les activités corporelles et sexuelles. Plus il grandit, plus il est gêné par les bruits de son corps (manifestations organiques), plus il est gêné par les discussions autour du corps et peut manifester de la honte rougissante (honte en lien avec la pudeur).
Tout ce qui concerne le corps va être mis en attente d’où le nom de latence qui s’oppose à manifeste.
C’est la curiosité intellectuelle qui va s’amplifier.
Le jeu de l’enfant va évoluer vers des jeux de réflexion, donc plus intellectuels et aussi plus collectifs. Vers 10 ans environ, l’invention d’histoire n’existe plus.
L’aspect social se développe de plus en plus. A l’issue du conflit œdipien, l’enfant a intégré qu’il ne peut pas être tout pour ses parents et que ses parents ne peuvent pas être tout pour lui.
Il a encore besoin de l’amour de ses parents comme un petit bébé, mais il est capable d’ouvrir son environnement relationnel à d’autres personnes. Il peut choisir ses relations, construire des amitiés, se séparer des personnes sans être affecté.
Il est capable de différencier la proximité physique et la proximité affective.
L’enfant va affirmer son identité par le choix de ses partenaires relationnels en développant un sentiment d’appartenance.
Le processus identificatoire se met en place.

LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL DE L’ENFANT DE 7 A 12 ANS.

A - Les acquisitions intellectuelles:

Cette période correspond au stade des opérations concrètes, décrit par PIAGET.
Ce stade se caractérise par la concentration individuelle (l(enfant travaille ou s’occupe seul) et la collaboration effective (activités communes scolaires ou ludiques).
Ces deux phénomènes existent grâce à la diminution de l’égocentrisme : l’enfant écoute l’autre et tient compte de son opinion.
Cette aptitude nouvelle lui permet de partager. Il peut mener de vraies discussions avec confrontation des idées.
La réflexion apparaît, c'est-à-dire une discussion avec soi-même qui précède l’action ou la parole. L’enfant cherche à expliquer ses opinions ou ses actions.
La réflexion ne porte pas que sur des objets concrets. C’est seulement après 12 ans que l’enfant peut assimiler des notions purement abstraites (par ex : la mort).

Les trois éléments fondamentaux de la pensée :

  • La déduction.

L’enfant ne se réfère plus à des croyances (animisme) ou à l’observation directe (montrer pour expliquer). Sa pensée intègre la logique, la déduction et la rationalité. Il essaie de comprendre les mécanismes d’un phénomène.

Ex P 154

  • Le syncrétisme.

L’enfant est capable de dissocier la partie du tout. Il comprend qu’un ensemble est constitué de différentes parties distinctes les unes des autres, le tout étant la somme de toutes les parties.

  • La réversibilité.

Elle s’acquière sur plusieurs année.
L’enfant admet l’existence d’un invariant (l’état originel) qui permet de Revenir à l’état antérieur = réversibilité et non pas
Revenir en arrière = renversibilité
La réversibilité se retrouve dans les acquisitions de la conservation et de la quantité (7/8 ans), du poids (9/10 ans) et du volume (11/12 ans).

Ex P 155/156

B – Les sentiments moraux :

Le développement intellectuel influence la vie psychologique et affective de l’enfant. L’évolution fondamentale est celle du respect mutuel. C’est un respect qui n’est plus seulement en lien avec la reconnaissance de l’autorité mais avec la reconnaissance de la valeur propre de chaque individu. C’est un progrès très important pour la socialisation de l’enfant qui devient capable de s’engager dans une amitié durable.
Le respect mutuel entraîne l’honnêteté morale, la droiture, la vérité, le partage.
Le mensonge est compris par l’enfant comme intentionnel et donc plus culpabilisant après coup car mentir c’est ne pas respecter un accord.
La volonté se développe : l’enfant peut commencer à faire de réels efforts pour faire quelque chose qu’il n’aime pas. Avant sept ans c’est le plaisir qui est prioritaire.

C – La représentation du monde.

La représentation du monde évolue de manière importante. L’enfant conçoit de mieux en mieux qu’il existe des choses immatérielles, que tout n’est pas perceptible par les organes des sens. La question du « pourquoi » persiste encore avec recherche d’explications concrètes à des phénomènes abstraits.
L’enfant  continue pourtant de croire que les objets sont animés d’une conscience mais il ne prête plus de vie psychique aux objets immobiles (poupée). Lorsqu’il leur parle, il sait que c’est un jeu (exercice imaginaire).
Ce qui ne change pas pour l’enfant (même après douze ans), c’est que toute chose ou tout phénomène a un sens, une raison d’être qui doit s’expliquer.

Aucun commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User