Antipsychiatrie

"Durant la décennie 1960-1970, plusieurs psychiatres remettent en cause la prémisse de la psychiatrie classique, qu'ils caractérisent comme répressive. Parmi eux, David Cooper, Thomas Szasz, Giorgio Antonucci, Ronald Laing, Franco Basaglia, Maud Mannoni, Theodore Lidz et Silvano Arieti. Y participent aussi les contributions du philosophe Michel Foucault et du sociologue Erving Goffman. En 1967, Cooper invente le mot « antipsychiatrie » puis, en 1971, écrit son livre La psychiatrie et l'antipsychiatrie (Psychiatry and Antipsychiatry, 1971).

En 1961 dans son livre Le mythe de la maladie mentale (The myth of mental illness, 1961), Szasz affirme que la maladie mentale n'existe pas mais participe d’un mythe : aux inquisiteurs de l’Église auraient succédé les psychiatres assurant l’enfermement des sujets indésirables pour le corps social. Sur le mode « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage », la finalité arbitraire des pratiques asilaires serait de bâillonner toute contestation des normes en prétextant la folie, notion fantôme tout à fait vide de sens.
Pour Szasz, la psychanalyse et les autres psychothérapies participent d’ailleurs de cette répression violente.

Dans les années 1960, le psychiatre britannique David Cooper (1931-1986), avec ses confrères Ronald Laing (1927-1989) et Aaron Esterson (1923-1999), lance le terme d’antipsychiatrie.
Tous trois préconisent un bouleversement total des pratiques. La psychiatrie doit se renouveler en apprenant de ceux qu’elle désigne comme fous, et qui ne font rien d’autre qu’essayer de préserver leur liberté face aux déterminismes sociaux de tous ordres.
D’ailleurs, à la même époque, Gregory Bateson et l’école de Palo Alto considèrent le malade mental comme la « victime émissaire » de sa famille, celui que l’on stigmatise pour masquer la défaillance des relations interpersonnelles et maintenir à tout prix l’équilibre du groupe : A. Esterson et R. Laing défendront des thèses analogues.

Le trio d’antipsychiatres fonde en 1965 la Philadelphia Association : celle-ci promeut des lieux d’accueil qui, dans la lignée du Pavillon 21 précédemment supervisé par Cooper, proposent aux patients de vivre dans une liberté absolue, sur un pied d’égalité avec leurs soignants…

... On désigne par le terme antipsychiatrie l'ensemble des courants qui considèrent que la psychiatrie n'est pas une spécialité de la médecine au même titre que les autres et que sa pratique est nuisible autant pour les personnes souffrant de troubles psychiques que pour la société en général.

Historiquement, l'antipsychiatrie s'est montrée très active dans la dénonciation des conditions de vie et de privation de liberté dans les asiles d'aliénés et, plus récemment, contre certains traitements — notamment électroconvulsivothérapie — pratiqués dans les hôpitaux psychiatriques.

Certaines critiques sont très générales et considèrent tout traitement psychiatrique comme intrinsèquement illégitime et iatrogène. C'est notamment le cas de certains anciens patients devenus « antipsychiatriques » qui se désignent comme étant « des survivants » de la méthode psychiatrique plutôt que des patients.

D’autres critiques antipsychiatriques sont, elles, de portée plus restreinte et se focalisent sur certaines modalités de traitement (refus des hospitalisations sous contrainte, par exemple), tout en acceptant que certains traitements psychiatriques (notamment médicamenteux) puissent apporter une diminution de la souffrance et des symptômes des maladies psychiatriques. Certains dénoncent également le fait que la psychiatrie n'aurait pas de réelle base scientifique, et proposent que les neurosciences soient en revanche prises en compte dans les traitements psychiatriques..."

wikipedia.org/Antipsychiatrie

 

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