Approche non-directive, centrée sur la personne

"Apparue sous la plume de Carl Rogers vers le milieu du XXe siècle, elle a chamboulé le monde de la psychologie, éveillé les passions chez les éducateurs et servi de flambeau à tous ceux qui voulaient confondre les gardiens d’orthodoxies. Les uns y ont associé le laisser faire, certains le laxisme et d’autres une nouvelle norme : « Il faut désormais que vous soyez non directifs »...

Le plus drôle, c’est que Rogers n’a jamais été « non directif ». Certes, il refusait d’imposer à ses clients quelque norme que ce soit, mais il leur imposait gentiment sa conviction que tout être humain possède au fond de lui-même un guide de développement infaillible. Pour les aider à retrouver ce guide, il les aidait à se libérer des interdits accumulés depuis la naissance. Pour Rogers, utiliser le savoir accumulé en psychologie pour orienter le comportement d’un client était aussi futile que de prétendre guider une fusée spatiale en soufflant dessus. Il apprenait en même temps que si on fournit au client une relation aussi pure que l’oxygène donné au patient intoxiqué, il trouve en lui les matériaux pour son autodéveloppement...

On ne peut pas ne pas diriger. La question est de savoir vers quoi. Le génie de Rogers est d’avoir su diriger son interlocuteur vers le lieu interne où se trouve la réponse à la plupart des questions qu’il se pose sur lui-même, sur les choix à faire, sur l’efficacité de son action...

Il a fallu à Rogers à peine quelques années pour remplacer sa formule-choc originale par celle qu’il n’a cessé d’appliquer à tous les domaines de la vie en société : une approche centrée sur la personne. Les artisans de la culture ont préféré la formule négative, soit pour la combattre, soit pour régler leurs comptes avec l’Autorité."

Yves St-Arnaud  Approche Centrée sur la Personne. Pratique et recherche

EN CONSTRUCTION

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