Acceptation sociale

"L'acceptation sociale est le processus par lequel un groupe social admet la présence d’usages, de pratiques, d’infrastructures, de réglementations, de législations, voire de restrictions et de toutes formes de modifications de son espace de vie, sur un territoire qu’il partage avec d’autres acteurs, mais dont il est fréquemment propriétaire ou principal utilisateur, ou sur lequel il dispose de l’antériorité (Laslaz, 2012 et 2019).

Ce consentement formel traduit la capacité d’accord d’un acteur à l’égard d’un projet ou d’un objet varié le concernant directement. Il constitue donc un indicateur de l’adaptation des décisions politiques. L’échelle concernée est locale, voire régionale. Les pas de temps considérés sont multiples, de plusieurs générations à l’immédiat. L’acceptation n’est jamais définitive, elle doit être considérée comme un construit et non un donné (Laslaz et al., 2014). Accepter veut dire consentir, dans le cadre de la recherche d’un équilibre dans lequel les avantages supposés l’emportent sur les inconvénients projetés (Depraz et al., 2016).

L’acceptation se distingue de l’acceptance (qui en est la forme aboutie ; Depraz, 2005) et ne doit pas être confondue avec l’acceptabilité, qui est une condition, un contexte à l’acceptation : accepté veut dire que ce qui est jugé acceptable peut être considéré comme admis. L’acceptabilité revient à considérer un fait, une action, une pratique comme potentiellement acceptable à partir de critères, de valeurs (par exemple, la défense de la biodiversité ; Laslaz, 2005 et 2016) que se fixent un individu, un groupe d’acteurs ou la société dans sa globalité.

geoconfluences.ens-lyon.fr Acceptation sociale Lionel Laslaz, août 2019.

"La notion d'acceptation sociale, qui reste peu formalisée par la recherche en sciences humaines, est pourtant omniprésente dans les politiques de développement des territoires. Les études d’impact, les politiques participatives, la quête d’une bonne gouvernance territoriale ou d’une durabilité sociale dans la décision publique sont des démarches qui visent toutes, implicitement, à réduire les contestations de la part de la société civile face aux projets de développement, donc à améliorer l’acceptation sociale par une association plus étroite aux processus de transformation du territoire.

Cependant, ces dispositifs ne sauraient se réduire à des mesures d’ordre technique et institutionnel qui garantiraient automatiquement une meilleure adhésion aux projets. De nombreuses composantes subjectives régissent la réception sociale des innovations ainsi que les attitudes qui en résultent.
Cet ouvrage vise donc à mettre en lumière les critères d’acceptabilité des projets de développement territorial. Dans une approche comparative franco-allemande stimulante, les auteurs développent toute une série de méthodes d’analyse qui interrogent, notamment, la dimension visuelle des projets, les rapports interpersonnels de pouvoir ou encore les représentations et pratiques du territoire, autant de leviers dont l’identification peut aider les chercheurs comme les praticiens du territoire à mieux comprendre les tensions et conflits sociaux."

ens-lyon.fr Acceptation sociale et développement des territoires Édité par Samuel Depraz, Ute Cornec, Ulrike Grabski-Kieron

 

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