Voltaire
Voltaire, de son vrai nom François-Marie Arouet, né le 21 novembre 1694 à Paris où il est mort le 30 mai 1778, est un écrivain, notamment dramaturge et poète, et un philosophe et encyclopédiste français, figure majeure de la philosophie des Lumières, jouissant de son vivant d'une célébrité internationale. Wikipédia
Voltaire marque son époque par sa production littéraire et ses engagements politiques. Son influence sur les classes éduquées est considérable dans les décennies qui précèdent la Révolution française et au début du XIXe siècle.
L'œuvre de Voltaire
- Œuvres complètes de Voltaire, Paris, édition Garnier, 50 volumes, (Wikisource)
- Tout Voltaire [archive] : base de données des textes de Voltaire interrogeable par mots-clés
L'original en marbre orne le foyer de la Comédie-Française. Mme Denis, qui n’avait pas souhaité garder le Voltaire nu de Pigalle, commanda la statue à Houdon et en fit don à la Comédie-Française. L'œuvre a été reproduite en terre cuite, en plâtre et bronze dans différents formats.
La production littéraire de Voltaire inclut des pièces de théâtre, des ouvrages historiques et philosophiques, de nombreux poèmes ou textes en vers, des contes, beaucoup de textes polémiques, et une importante correspondance. De son vivant, ses Œuvres complètes comptent 40 volumes in-8° (édition de Genève de 1775). Après sa mort, l’édition de Kehl commanditée par Beaumarchais et éditée entre 1784 et 1789, inclut sa correspondance en 30 volumes in-8°, bien que de nombreux destinataires aient refusé de communiquer les lettres en leur possession. L'édition en cours de publication par la Voltaire Foundation de l'université d'Oxford compte 203 volumes76.
Les contes philosophiques
Voltaire n’attribuait à ses contes qu’une faible importance, mais c’est sans doute aujourd’hui la partie de son œuvre la plus éditée et la plus lue. « C’est là que l’on retrouve, aussi libre que dans sa correspondance, l’esprit de Voltaire » écrit René Pomeau77. Ils font partie des textes incontournables du XVIIIe siècle et occupent une place de choix au sein de la culture française. Ce sont, entre autres, le Songe de Platon, Micromégas, Le Monde comme il va, Zadig, Les Deux Consolés, Candide, l’Histoire d'un bon bramin, Jeannot et Colin, L'Ingénu, L'Homme aux quarante écus, Le Taureau blanc, Les Dialogues d'Evhémère, La Princesse de Babylone.
La correspondance
Exilé à Ferney, Voltaire correspond avec tous ceux qui comptent en Europe. L’abondance de sa correspondance (de l’ordre de 23 000 lettres retrouvées, 13 tomes dans la bibliothèque de la Pléiade) rend nécessaire la publication de lettres choisies.
Citons, entre autres, la correspondance suivie avec Madame du Deffand, âgée et aveugle, sceptique désabusée et lucide qui réunit dans son salon tout le grand monde parisien (« avec Voltaire, dans la prose, le classique le plus pur de cette époque »78 selon Sainte-Beuve). « Le pessimisme de Mme du Deffand est tellement absolu », écrit Benedetta Craveri79, « qu’il oblige son correspondant à se prononcer sur le destin de l’homme, avec une précision qu’on ne retrouve pas dans le reste de son œuvre ». « C’est dans ses lettres qu’il faut chercher l’expression la plus intime de la philosophie de Voltaire ; sa manière d’accepter la vie et d’affronter la mort, ses idées métaphysiques et son scepticisme, ses luttes passionnées au nom de l’humanité et ses accès de résignation mystiques »80.
Les écrits philosophiques
Voltaire n’apporte pas de réponses rassurantes, mais enseigne à douter, parce que c’est par le doute que l’on apprend à penser. La partie philosophique de son œuvre est toujours actuelle : Les Lettres philosophiques, le Traité sur la tolérance, le Dictionnaire philosophique portatif, les Questions sur l’Encyclopédie.
Le théâtre
Le théâtre de Voltaire, qui a fait sa gloire et passionné ses contemporains, est aujourd’hui largement oublié. Voltaire a cependant été le plus grand auteur dramatique du XVIIIe siècle et a régné sur la scène de la Comédie-Française de 1718 à sa mort. Il a écrit une cinquantaine de tragédies qui, selon l’estimation de René Pomeau81, ont été applaudies, rarement sifflées, par environ deux millions de spectateurs.
À Paris, ses plus grands succès sont, dans l’ordre, Œdipe (1718), Zaïre (1732), Alzire (1736), Mahomet (1741), Mérope (1743), Sémiramis (1748), L'Orphelin de la Chine (1755) et Tancrède (1760).
Certaines de ses tragédies ont été parodiées, sa comédie L'Écossaise devenant par exemple L’Écosseuse82 sous la plume de Poinsinet et Anseaume.
L’œuvre poétique
La versification, pratiquée dès l’enfance, était devenue pour Voltaire un mode d’écriture naturel. Sa production poétique a été évaluée à 250 000 vers83. Il n’avait pas son pareil pour manier l’alexandrin. Longtemps il sera pour ses contemporains l’auteur de La Henriade que Beaumarchais place au même niveau que l’Iliade et qui connaitra encore 67 éditions entre 1789 et 1830 avant d’être rejetée dans l’oubli par le Romantisme. Cette œuvre versifiée (La Pucelle d’Orléans, Le Mondain, le Poème sur le désastre de Lisbonne) est moins lisible pour nous aujourd’hui, mais il existe, en particulier à travers ses épitres, un Voltaire poète de la gaîté et du sourire, à la verve inventive, inspiré souvent par l’esprit satirique.
L’œuvre historique
Elle ne survit (Le Siècle de Louis XIV, Histoire de Charles XII, Histoire de l'empire de Russie sous Pierre le Grand84, Essai sur les mœurs et l'esprit des nations) comme celle de Michelet, que parce qu’elle est l’œuvre d’un écrivain, même si sa recherche d'une histoire « philosophique », consistant à suivre les efforts des hommes en société pour sortir de l’état primitif, reste pertinente.
L’œuvre scientifique
Elle est devenue à présent désuète, même si Voltaire fut l’un des pionniers du newtonisme. De passage à Leyde (1738), Voltaire avait souhaité suivre des cours de l'illustre physicien ’sGravesande. Il obtint de lui lire quelques chapitres de ses Éléments de la philosophie de Newton, pour recueillir ses observations avant de le publier ; or le savant Hollandais, s'il admira « la facilité et l’élégance avec lesquelles Voltaire avait traité des matières aussi arides »85, se déroba habilement à sa demande. Ces Éléments restent cependant un témoignage des débats du XVIIIe siècle, impliquant Leibniz, Locke, Newton ou Buffon.