Achille MBEMBE
Achille Mbembe, né le 27 juillet 1957, au Cameroun, est un historien, un politologue et un enseignant universitaire camerounais. Ses principaux centres d'intérêt sont la politique, les sciences sociales, l’anthropologie, et l’histoire, dont l'histoire de l'Afrique. Wikipédia C’est un défenseur de la pensée critique qui s’interroge dans ses ouvrages sur l’évolution de l’humanité.
Selon Achille Mbembe, la revendication de la différence peut être un moyen d’échapper à la négation de soi imposée, souvent par l’universalisme colonial, mais elle peut aussi être un symptôme de la peur de l’autre. Il défend l’idée que les démocraties devraient se baser sur une politique de la mise en commun, du soin et de la réparation. Les démocraties devraient aussi permettre la mobilité, selon le principe qu’il appelle « l’éthique du passant ».
« L’éthique du passant » est une idée selon laquelle pouvoir circuler et séjourner librement serait une condition indispensable au partage du monde et où un être humain pourrait se définir autrement que par les accidents que sont la naissance, la nationalité ou la citoyenneté. Achille Mbembe défend l’idée que les crises humanitaires sont causées entre autres par « une inégale distribution des capacités de mobilité » et par le fait que la circulation représente la seule chance de survie pour beaucoup de personnes. Selon lui, les frontières sont des lignes qui séparent et causent une peur d’être envahi. Cette peur serait l’élément déclencheur du désir d’apartheid et du rêve illusoire de la « communauté sans étrangers ». Selon Jean François Bayart, cette notion d'«éthique du passant» serait issue du fait qu'Achille Mbembe « a été marqué par la dimension prophétique du christianisme»